Français en Suisse

L’allemand, un atout pour une carrière en Suisse

Rencontre avec Olivier Marteau, Branch Manager Office et Administration chez Adecco et Fritz von Klinggräff, responsable de la filière allemand à l’Ifage

 

En Suisse, la concurrence est très rude car ce beau pays attire des candidats du monde entier. En ces temps de chômage, il faut réussir à sortir du lot et avoir un profil attractif pour obtenir les meilleurs postes.

Différentes options s’offrent aux candidats qui souhaitent se démarquer de la concurrence. L’une des solutions est l’apprentissage des langues et surtout de l’allemand. La Suisse a trois langues principalement parlées (le français, l’italien et l’allemand) et les profils des candidats multilingues sont très recherchés.

L’allemand peut apporter un gros plus sur le CV pour plusieurs raisons :

  • Les grandes sociétés ont pour la plupart des filiales dans les parties romandes et alémaniques de la Suisse. Elles recherchent des profils qui parlent anglais, allemand et français et qui pourront communiquer avec des collaborateurs, les institutions et les clients dans les trois langues. Malheureusement, il y a très peu de candidats trilingues et ces profils-là sont très demandés sur le marché de l’emploi.
  • Une autre raison est la différence de salaire qui s’ensuit. Olivier Marteau, Branch Manager chez Adecco mentionnait que la différence de salaire entre deux profils de réceptionniste d’entreprise qui l’un parle français, anglais et l’autre français, anglais, allemand était de Chf. 800.- à Chf. 1000.- . Selon lui, sur ces types de poste, l’anglais apporte déjà Chf. 500.- de plus par mois et l’allemand à nouveau Chf. 800.- à Chf. 1000.- .
  • L’apprentissage des langues est ouvert à tous. L’institut de formation Ifage, à Genève, enregistre en moyenne 1’000 inscriptions par année pour ses cours d’allemand. Les étudiants sont des adultes, souvent en emploi. La plus âgée de ses élèves a même 80 ans et vient chaque été. Cette formation peut être une solution pour ceux qui sont encore en étude ou déjà en emploi. Les écoles de formation, telles que l’Ifage, proposent des cours du soir 1 ou 3 fois par semaine pour pouvoir apprendre les langues sans avoir besoin de prendre des congés ou sacrifier ses week-ends. De plus, ils ont récemment mis en place des cours hybrides avec la possibilité pour une même classe d’avoir des élèves en présentiel ou en distanciel. Ainsi il est possible de continuer les cours même si on est bloqué à la maison ou en voyage d’affaires.
  • Le dernier plus, dans certains cantons de la Suisse comme Genève, il y a la possibilité d’utiliser un chèque de formation de CHF. 750.- tous les ans (conditions sur le site de l’Etat de Genève). Ce chèque peut couvrir presque deux trimestres sur les trois d’une année scolaire.

Attention, Olivier Marteau met, tout de même, en garde les candidats qui souhaitent mettre en avant les langues sur leur CV. Il attire leur attention sur le fait qu’un niveau ne se note pas en nombre d’étoile ou en mention type « bon niveau ou niveau intermédiaire », mais bien avec les niveaux CECRL de A1 à C2. Les niveaux doivent être certifiés et non estimés par les candidats. Il existe plusieurs méthodes pour obtenir un niveau certifié, les diplômes officiels tels que le Goethe ou le TELC, ou encore les tests que les agences tel qu’Adecco propose à leurs candidats pour certifier à leurs clients le niveau exact des candidats. Adecco propose des tests pour tous types de domaine d’activité afin de tester les candidats dans leur futur contexte de travail. De plus, un test d’allemand professionnel, nommé Goethe Test Pro est disponible depuis ce début 2021 mais encore méconnu du grand public.

Olivier Marteau tient aussi à mentionner que lorsque ses clients demandent des profils qui parlent allemand, c’est un niveau B2 minimum voire C1 qui est demandé. Cependant Fritz von Klinggräff, responsable de la filière allemand à l’Ifage, indique que les sociétés, qui ne font pas appel aux agences de recrutement, apprécient les profils qui parlent allemand, dès un niveau B1.

Selon l’institut Goethe, un niveau B2 s’obtient avec 600 heures de travail. En prenant l’exemple de l’école de formation Ifage à Genève, si un étudiant commence en tant que débutant et poursuit les cours jusqu’au niveau B2, il aura fait 315h de cours sur les 600 nécessaires, pour un total de Chf. 5’866.- . Complété par 285h de travail personnel et un diplôme Goethe à Chf.330.-, le B2 peut être accessible à tous. Maintenant rappelons que la différence de salaire peut être de Chf. 800.- à Chf. 1000.- et en quelques calculs, on réalise que la formation peut être amortie en seulement 8 mois de salaire … ensuite c’est Chf. 9’600.- de gagné en plus par an !

Fanny DESTENAY
Co-fondatrice de Learn and Watch